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Parent inconnu : s'autoriser à interroger

En écoutant le témoignage de ces femmes dans ce podcast, on peut mesurer combien le vide est immense et la quête de ses origines essentielle, obsessionnelle.

Aujourd'hui entre les tests génétiques et les groupes d'entraide sur les réseaux, un nombre incroyable de cold-cases génétiques ont été résolus. Ma réflexion m'a menée à toutes ces places vides dans les générations qui nous ont précédées et pour lesquelles, il fut impossible de questionner son entourage ou simplement d’obtenir un dossier auprès des institutions. Or il est fréquent dans les histoires familiales qu’il y ait un « trou » dans une filiation. Une mère née d’un père inconnu, un grand-père abandonné à la naissance, etc… Les enfants se sont construits avec ce vide. Le secret a recouvert la honte. Le silence s'est installé. Et j'ai pensé à la difficulté, qui émerge parfois en séance, pour les descendants de questionner. De s’autoriser à passer au-dessus du parent, du silence. Lorsque cette place vide concerne un grand-père, une grand-mère et que notre père ou notre mère ne veut pas chercher à savoir, alors il est difficile de passer outre. On peut avoir peur de blesser, avoir le sentiment de rompre un pacte. On peut avoir le sentiment de ne pas être concerné par cette absence et/ou de ne pas être légitime à vouloir savoir. Un premier pas est de représenter la place vide dans son génosociogramme pour prendre conscience du lien de parenté. Par exemple, un triangle (le symbole choisi pour représenter un homme) avec un « ? » ne se regarde pas de la même façon si l’on y met le mot «Grand-père ». Le lien est plus clair. Parfois le simple fait de l’écrire (d’inventer un prénom ou encore de mettre une photo) bouscule la représentation du vide ; « cette personne qui manque n’est pas rien, c’est mon grand-père et je peux interroger ce vide de ma place ». On peut ainsi travailler, petit à petit, sur la légitimité à interroger sans l’autorisation ou l’aide de son parent.Ce qui ne signifie pas que l’on trouve. Mais cela permet au moins de travailler sur les effets de cette place vide.


D’une manière générale, dans le travail d’analyse transgénérationnelle, il faut être à la place de l’adulte. Si l’on reste à la place de l’enfant, on ne s’autorisera pas questionner.



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