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Fabienne : Voyage en psychogénéalogie (3 mois d'ateliers)

Il était une fois… Il était plusieurs fois…Et devint... notre foi.
C’est une histoire d’hommes et de femmes, d’espoirs et de deuils, de croyances et de trans-mission.
Une saga familiale comme tant d’autres, qui prend sa source sur les terres agricoles de la Champagne, du Cher et de la Normandie, traversée par les horreurs de la révolution et de la guerre, la famine, les inondations et les épidémies. Une ascension sociale portée par les mariages, la révolution industrielle, l’accès au hautes études…
Un mythe familial nourrit par des épopées du bout du monde, des conduites héroïques, des réussites foudroyantes, un engagement religieux et missionnaire.
SAUF QUE.
Par dessus la vie, le silence.
Par dessus l’amour, le silence.
Par dessus la mort, le silence.
Comme autant de douleurs et de hontes que l’on transmet de génération en génération, avec, dans ce baluchon en apparence inoffensif, l’exigence d’une loyauté familiale qui impose de porter, de reproduire, et… de se taire.
Le silence, linceul de l’arbre familial.

arbre jordanie.png
Arbre de vie - artisanat jordanien - Madaba 2023

Parce que donner naissance, pouvait donner la mort.

Réussir pouvait donner la mort, Echouer pouvait donner la mort. L’horreur du deuil pouvait donner la mort.

Parce que naitre pouvait donner l’abandon. Tomber amoureux pouvait donner l’exil, Etre une femme pouvait donner la soumission, Ne pas s’engager dans la vie publique pouvait donner la disparition. Parler pouvait donner l’exclusion. Parler pouvait donner la mort.Dans cette saga familiale, combien il est difficile d’être un homme, chargé des espoirs, des deuils, des peurs, des secrets de ses aïeux, un homme sommé de survivre aux guerres et de porter l’héritage familial toujours plus haut…

Dans cette saga familiale, combien il est difficile d’être une femme, chargée d’incarner la grandeur de la famille en se parant de toutes les vertus : élégance, bienveillance, fertilité, éducation, tenue du foyer,engagement paroissial… Silence.
Et pourtant, l’histoire se répète, inlassablement, d’une génération à l’autre, au rythme des moulins à tannin de l’Orne, des bonneteries troyenne, des dizainiers à prière.

 

Elle se répète inlassablement, jusqu’à ce que l’arbre familial chargé de fruits, sclérosé par le chancre du silence, faiblisse. Affecte l’écorce. Symptômes. La branche atteinte s'affaiblit, les bourgeons s’assèchent, les feuilles et les fruits jaunissent et tombent prématurément, puis la branche meurt. C’est là que l’arbre familial craque. Murmure un prénom, rappelle une date de naissance ou de mort,interroge la manière de faire couple, reproduit un accident…

Un silence tonitruant résonne de plus en plus fort. Il veut parler. Les femmes de cette famille se mettent en rang, prennent les pelles et les pioches, interrogent, creusent. Les hommes, sidérés, oscillent, loyauté oblige, entre peurs et encouragements.La question est posée : « Arbre, peux-tu faire parler tes silences ?»

L’arbre a répondu. 


10 février 2024

Fabienne Fortin
 

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