Le transgénérationnel vient toujours à ma rencontre...
En tombant sur cette sculpture de 𝐁𝐫𝐮𝐜𝐞 𝐊𝐫𝐞𝐛𝐬 sur le port de la Rochelle intitulée "De génération en génération" et qui représente "des personnages qui lisent dans la tête de ceux qui les précèdent...comme le transfert de la mémoire de génération en génération", je repense à ce que 𝐒𝐞𝐫𝐠𝐞 𝐓𝐢𝐬𝐬𝐞𝐫𝐨𝐧 explique de la transmission des émotions liées à des traumas non « digérés ».
Lorsqu’une génération n’a pu traiter le choc émotionnel né d’un trauma (qui peut être un deuil, mais aussi une autre expérience douloureuse comme une rupture, un exil, la perte d’un travail, etc…), très souvent, un descendant sera « chargé » de le faire.
Serge Tisseron parle de 𝒍’𝒊𝒏𝒅𝒊𝒄𝒊𝒃𝒍𝒆 à la 1ère génération : la personne qui vit le trauma ne peut en parler.
A la génération suivante, l’enfant élevé par ce parents qui n'a pas traité le traumatisme est porteur du fantôme psychique de ces émotions refoulées, de ces mots ravalés, de ces non-dits -> l’évènement est devenu 𝒊𝒏𝒏𝒐𝒎𝒎𝒂𝒃𝒍𝒆 ; on pressent que quelque chose s’est passé, mais on ne peut pas mettre de mots dessus.
A la 3ème génération, cet évènement est devenu 𝒊𝒎𝒑𝒆𝒏𝒔𝒂𝒃𝒍𝒆. L’enfant (ou l’un des enfants) qui nait à cette génération peut vivre des difficultés, des inconforts, des douleurs, des blocages, des maladies, ressentir des émotions qui ne s’originent pas dans son vécu personnel.
Le trauma originel est dans les oubliettes (dans la crypte), mais comme le caillou qui tombe au fond de l’eau, les ondes à la surface se propagent, génération après génération.
Le travail d'analyse transgénérationnelle permet de faire remonter les traumas originels à la lumière du jour pour les 𝐧𝐨𝐦𝐦𝐞𝐫 (ou à défaut, au moins de les situer et de travailler à partir de là, à partir des effets du secret).
Si le sujet vous intéresse, je vous conseille la lecture de son livre : «𝐒𝐞𝐜𝐫𝐞𝐭𝐬 𝐝𝐞 𝐟𝐚𝐦𝐢𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐝𝐞 𝐝'𝐞𝐦𝐩𝐥𝐨𝐢" (et tous ses livres !)
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